A Dieu père Jean-Marc Payan
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La célébration de la messe de funérailles du père Jean-Marc Payan a été célébrée en l'église de Mornant le lundi 18 mars 2019 à 14 h 00. |
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La célébration de la messe de funérailles du père Jean-Marc Payan a été célébrée en l'église de Mornant le lundi 18 mars 2019 à 14 h 00. |
Témoignage
Vicaire sur la paroisse de Meyzieu de 1981 à 1982, Jean-Marc est nommé curé et exercera son ministère de 1983 à 1991. C’est un « prêtre du Prado »
Son engagement pour les Jeunes fut immédiat : l’éveil à la foi, la catéchèse, et l’aumônerie des collèges. Il sera avec Gisèle Sanchez à l’origine de l’aumônerie du lycée Charlie Chaplin à Décines.
Avec eux il animera de nombreux camps et sorties.
Sur la paroisse, tous se souviennent des fêtes de Noël et des fêtes de l’aumônerie au Boulodrome, accueillant chaque année les jeunes accompagnés de leurs parents. Ce millier de personnes pouvait partager avec ferveur sa foi.
L’incontournable fête de la paroisse sur le terrain du Carreau en septembre était l’occasion d’un rassemblement festif avec messe sous le chapiteau, et paella géante. Ces fêtes ont laissé bien des souvenirs.
Sur la paroisse Jean-Marc animait de nombreux groupes ; il a également accompagné J.P. Beauseigneur dans sa démarche diaconale.
Jean-Marc a participé avec de nombreux paroissiens à une importante rencontre entre les protestants et les catholiques, pour une prière et une œuvre commune.
Impossible également de méconnaître les relations, discrètes, efficaces et priantes qu’il avait avec les religieuses habitant Meyzieu ou les environs.
Une des équipes VEA que Jean-Marc a longtemps accompagnée, même après avoir quitté Meyzieu, le remercie. Il l’a guidée sur le chemin de Dieu, et les membres de cette équipe l’ont accompagné dans sa tâche d’aumônier de prison.
Il avait, en supplément de ses charges en paroisse, accepté d’être aumônier national de VEA.
Egalement aumônier de l’équipe MCC pendant plus de vingt cinq ans, il a su interpeller ses membres pour qu’ils incarnent la Bonne Nouvelle dans leur vie.
Merci Jean-Marc
Homélie du Père Bernard Colombe pour Jean Marc PAYAN le 18 mars 2019.
L'inoubliable parabole du père et de ses deux fils nous permet de rejoindre, autant que faire se peut, l'expérience spirituelle du Père Jean Marc PAYAN.
Moi qui ne l'ait connu que dans les deux dernières années de sa vie à la Maison Alfred Ancel (qu'il aimait beaucoup) j'ai cherché les résonances mutuelles entre la petite histoire inventée par Jésus et les divers ministères exercés par Jean Marc.
Il se voulait homme, chrétien et prêtre, dans cet ordre insistait-il !
Le regard, la proximité, la fraternité avec les personnes en pleine forme ou en pleine souffrance, tout cela a manifesté cette vision du ministère sacerdotal. Dans le centre du Prado pour les jeunes en difficulté, dans les paroisses avec ses homélies longuement travaillées et diffusées par internet, à l'aumônerie de la prison Saint Paul, avec une équipe Notre Dame ou comme confesseur à Saint Bonaventure, il s'agissait de se faire proche pour annoncer, si possible et dans les meilleures conditions, le Dieu qui s'est fait proche en Jésus.
Eviter le surplomb, la distance, l'étrangeté, pour rendre désirable le Père de ces deux enfants si différents, celui qui s'éloigne et celui qui reste, celui qui change et celui qui s'entête, celui qui prie et celui qui râle, ce père qui laisse libre mais qui s'attriste et guette le retour, ce père qui court et qui ouvre les bras, ce père qui révèle que le cadet, à travers son coup de tête, est passé de la mort à la vie et que l'aîné à travers sa fidélité à la lettre s'est coupé de la source.
Jean Marc en prison se réjouissait que la liturgie de la messe permette autant à lui qu'aux détenus d'accueillir la miséricorde du Père pour ses enfants dont aucun n'était digne de partager son repas.
Arrivé à la retraite, joyeux d'avoir exercé des ministères si différents, Jean Marc était heureux de souffler et même de retrouver par la lecture assidue de la Parole de Dieu le souffle de l'Esprit. C'est aussi la longue expérience de paternité de cœur avec Sébastien, son fils adoptif depuis 25 ans
qui a marqué Jean Marc dans sa volonté d'être homme, chrétien, prêtre. Cette affection mutuelle entre Jean Marc et Sébastien, de 40 ans son cadet, a contribué à son équilibre et à l'approfondissement de sa foi.
Lorsque Jean Marc a su que sa vie allait se terminer brièvement, il a adopté cette parole de Jésus : A chaque jour suffit sa peine. Dans le discours sur la montagne cette phrase arrive ainsi : Cherchez d'abord le Royaume et la justice de Dieu et tout le reste vous sera donné en plus. Cessez de vous inquiéter pour demain et demain s'inquiétera pour lui-même : à chaque jour suffit sa peine.
Lui qui se disait prêtre et prêt, dans un de ces traits d'humour qui le caractérisait, a trouvé dans cette parole de Jésus la force de vivre, le mieux possible, sur son lit d'hôpital depuis octobre.
Sans doute, c'est cette sérénité qui attirait les aides-soignants venus s'asseoir un instant dans sa chambre pour bavarder.
Le Père Payan nous entraîne à faire face à l'épreuve à la suite de son
Maître qui a fait face à sa mort annoncée. Il disait ces derniers jours : la mort n'est pas la fin, c'est un autre départ.
La messe qui nous rassemble nous remet sous les yeux la possibilité qu'un homme qui souffre trouve du sens et devienne à son tour témoin crédible de ce passage, de cette Pâque.
Témoignage de la Fédération Sportive et Culturelle.
Cher Jean-Marc,
C'est en septembre 1998, sous la présidence de Roger Phily que vous avez succédé au père José Vérot et êtes devenu l'aumônier de l'Union Départementale du Rhône de la Fédération Sportive et Culturelle de France. D'un contact facile, vous avez très vite pris vos marques et nombreux sont ceux qui ont échangés avec vous, lors de nos congrès ou de nos réunions. Ces réunions de bureau et de conseil où vous étiez toujours présent, et où vous arriviez en avance pour avoir le temps de prendre un verre avec Max, Michel, Charles, Roger, Thérèse, ou Chantal, la convivialité vous la viviez ! Ces réunions où vous étiez le gardien du temps, me rappelant gentiment à l'ordre lorsque je dépassais l'heure, ces réunions où votre prise de parole était toujours pertinente.
Nous n'oublierons pas non plus vos interventions lors de nos assemblées générales, en particulier celle sur l'homo benevolus, ni vos homélies qui nous rejoignaient dans nos engagements.
Pendant toutes ces années à nos côtés, vous avez aussi animé la CPIA, la Commission Pastorale Identité Affinité de notre département. J'ai d'ailleurs retrouvé dans mes archives une de vos réflexions lors d'une toute première réunion et qui reste encore d'actualité : « On ne peut pas aimer ce qu'on ne connait pas. Il est donc important de faire connaître Jésus-Christ si on veut que les jeunes retrouvent la foi ».
Vous ne comptiez pas votre temps pour nous accompagner aux congrès nationaux, et participer chaque année aux rencontres du groupe régional des aumôniers FSCF à Saint Chamond puis à Annonay.
Vous évoquiez avec passion votre ministère d'aumônier de prison, et vous nous avez fait découvrir l'univers carcéral lors de deux conférences l'une au Cercle Bellecombe de Lyon et l'autre à Chaponost.
Certains se souviendront de la rencontre des amis de la fédération où vous aviez célébré une messe en mémoire de Gaby Gonnet à Saint Just d'Avray.
Vous avez partagé nos joies en célébrant les 60 ans de mariage de Jacques et Simone Gautheron, et nos peines en célébrant la messe de funérailles de Thérèse Remery, la neige malheureusement vous a empêché d'être présent pour celle de Michel Rocolle.
Personnellement, je n'oublierai jamais que vos encouragements et votre soutien ont été décisifs dans ma décision de prendre la suite de Roger Phily à la présidence de notre comité.
En 2015 vous avez mis un terme à votre mission. Alors pour ces 17 années d'une présence simple, chaleureuse et qui a compté pour beaucoup d'entre nous, nous vous redisons un grand merci. Je n'ai qu'un seul regret : celui de n'avoir pas eu le temps de vous dire que le père Gilles Vadon, a accepté tout dernièrement, de prendre votre succession.
Aujourd'hui, Jean-Marc, nous sommes venus vous dire adieu, mais sachez que ce que vous avez semé continuera de grandir. Reposez en paix.
Témoignage de Sandrine.
Jean-Marc,
J'ai eu la chance de te rencontrer et de te connaître grâce à la FSCF, depuis 1998.
Très vite nous sommes devenus complices et les repas des congrès départementaux étaient joyeux avec des échanges ouverts où tous les sujets pouvaient être abordés sans retenue et d'où nous nous faisions gentiment virer car nous étions les derniers à table.
Lorsque tu as été nommé curé de notre paroisse j'étais doublement heureuse et j'ai pu te faire rencontrer les membres de la Jeunesse Mornantaise car tu t'impliquais dans nos assemblées générales et tu nous parlais du Christ avec tant de beauté que nous étions fiers de t'avoir comme aumônier à Mornant.
Professionnellement, toi et moi, nous avions mis en place une relation basée sur le dialogue et la confiance.
C'est ainsi que chaque lundi nous étions tous les deux heureux car Seb venait passer du temps avec toi mais aussi avec moi. Tu m'avais invitée à partager cette partie de ta vie, avec ton fils, un don d'une générosité du cœur à ton image. Parfois tu te mettais en colère car Seb passait plus de temps avec moi qu'il n'aurait fallu, mais quand tu revenais et que je m'en excusais, tu me regardais avec ton air malicieux et me disais « mais non ne t'inquiète pas Sandrine, ça me fait plaisir que vous parliez autant tous les deux, je râle pour la forme !!! »
Puis l'heure de ta retraite a sonné. Ce ne fut pas une sonnette joyeuse et tintillante, mais plutôt un glas sombre et douloureux. Tu as ressenti tant de tristesse mêlée d'un sentiment d'abandon que je ne pouvais pas te laisser dans cette souffrance. Nous avons tout mis en place pour t'apporter ce réconfort dont tu avais tant besoin après toutes ces années dévouées à tes différentes missions, mais le traumatisme et le mal ressentis au plus profond de toi étaient bien là et la maladie s'est développée.
Jean-Marc, aujourd'hui tu nous rassembles pour nous quitter encore une fois, mais cette fois les cloches sonneront dans la joie car tu es désormais dans cette lumière qui nous réconforte tous. Tu veilleras sur chacun de nous avec toute la bonté et la bienveillance que tu nous as toujours données pendant toutes ces années.
Merci Jean-Marc et repose en paix.